Dr. Christopher Fomunyoh : L'impératif d'une vision de la diaspora
ICIcemac
Le 3 Septembre, 2009

Eric Roger Tagne
Ph.D Candidate

Quel avenir pour le Cameroun ? voilá la question á laquelle le Dr. Christopher Fomunyoh était amené á répondre devant un parterre de plus de 200 Camerounais toute obédience confondue. Anglophones, Francophones, Musulmans et Chrétiens, la Diaspora Camerounaise dans toute sa diversité, a transcendé les barrières artificielles pour s’unir á Washington DC autour de ce valeureux fils du Cameroun.

Dr. Chris Fomunyoh

Le Dr. Christopher FOMUNYOH ou « Monsieur Afrique », interpellé par les branches US des parties politiques, est venu exposer aux Camerounais de la Diaspora US, « sa vision » du Cameroun. Les organisateurs qui n’ont pas fait dans la dentelle, ont alterné dans les fonctions de modérateurs,. Eric. Chinje, ce journaliste dont la renommée dépasse les frontières du Cameroun, et George Coliney, le maestro de la communication et natif d’Ebolowa qui fit de son temps, l’honneur du Cameroun sur les ondes de la Voix de l’Amérique.

Dans un bilinguisme exemplaire et pendant 2 heures d’horloge devant un auditoire de près de 200 Camerounais, l’exposé du Dr. Fomunyoh s’articulait autours des points ainsi résumés:

1-La jeunesse

Le Dr. Fomunyoh a meublé son intervention par des faits et des statistiques. Il nous apprend ainsi que la population camerounaise est composée de 3% de personnes agées de 65 et plus, tandis que la tranche d’age composée des 1 á 14 ans représente 41%, et les 15 á 64 ans 66% de l’effectif global du Cameroun. Cependant, les différents gouvernements n’ont pas pu valoriser ce fer de lance de la nation que représente la jeunesse. Ses gémissements, son agonie ? Une société a-t-elle un avenir si elle exclue délibérément ses jeunes comme le fait le régime actuel? En tous cas les faits parlent d’eux mêmes : Corruption, chômage, prostitution, pour ne citer que ceux la. Dans sa vision du Cameroun, « Monsieur Afrique » propose d’associer les jeunes á tous les niveaux de prise de décision et de l’action.

Le Dr. Fomunyoh parle de l’inadéquation de la formation-emploi au Cameroun avec pour exemple des diplômés de l’enseignement supérieurs qui pullulent dans les rôles de « vendeurs á la sauvette » et de « benskinners » alors qu’il ya une pénurie criarde d’enseignants dans le pays. Il a déploré l’exode tous azimuts des cerveaux.

2 - La gestion du Capital humain

Ici. M.. Afrique a été on ne peut plus clair. En effet 70% de la main d’ceuvre Camerounaise est dans le domaine de l’agriculture, et quelle agriculture ? De l’autre coté, il y’a une pléthore et mauvaise utilisation des fonctionnaires d’ou ce déséquilibre dans les secteurs de primaire et tertiaire de notre économie. Le secondaire qui constitue la base même de l’économie de production et de transformation est plombé par une corruption institutionnalisée et un environnement d’affaires qui n’attire pas beaucoup d’investisseurs par son esprit de prédation. Le Cameroun est riche en capital humain. Le Camerounais est travailleur pas essence et fort de ce constat, le Dr. Fomunyoh propose de revenir á la méritocratie et de se débarrasser du principe de l’équilibre régional car dans un état, chaque citoyen a un rôle fondamental á jouer et ne peut bien jouer ce rôle que si pour autant les talents naturels ne subissent pas des contraintes extérieurs d’orientation sous le fallacieux prétexte d’équilibre.

3 - Redéfinir la Place du Cameroun dans l’Afrique

Jadis, le Cameroun était un « HUB » dans le domaine de la navigation aérienne, c'est-á-dire qu’il fallait passer par le Cameroun pour aller dans les pays environnants, ce qui n’est plus le cas des nos jours. Ce n’est pas la seule position dans laquelle le Cameroun a régressé constate Dr. Les Camerounais se regardent d’abord par rapport á leur tribu avant de s’identifier comme Camerounais, mais il fait remarquer que cette facon de voir pose problème et les Camerounais en ont pris conscience la preuve, á cet appel des partis politiques de la diaspora ont répondu toutes les composantes sociaux culturelles du Cameroun. Ce qui veut dire que les Camerounais sont de plus en plus conscients qu’il faille se regarder comme Camerounais.

En ce moment ou la mondialisation est synonyme de village planétaire et que le bilinguisme ou le plurilinguisme devient un impératif international, le Dr Fomunyoh propose tirer profit de notre bilinguisme et de créer une sorte de « PEACE CORPS » á la Camerounaise afin d’envoyer les Camerounais d’origine anglophone dans les pays d’Afrique Francophone pour enseigner l’anglais, et les citoyens Francophone dans les pays africains d’expression Anglaise pour enseigner le Francais. Cela fera une plus value pour notre image á l’extérieur.

4 - Le rôle et la place de la diaspora

Selon le Dr. Fomunyoh la diaspora joue un rôle important dans le développement du Cameroun, chiffre á l’appui, nous apprenons que la Diaspora Camerounaise dans sa globalité a fait tout au cours de l’année 2008, un transfert de fond vers le Cameroun d’une valeur de 300 Milliards de CFA, ce qui dépasse de loin l’emprunt annuel du Cameroun auprès de la banque mondiale et du FMI pour la même année. La Diaspora a un rôle central á jouer dans le changement du Cameroun, il faut pour cela ne pas être coupé du relaie au pays.

S’agissant du principe de la double nationalité en exemple le cas du Ghana qui fut l’un des premiers pays Africains á accepter la double nationalité. En effet le Ghana octroi depuis l’époque de Jerry Rawlings, la nationalité a tout américain qui investi au Ghana. De nos jours plusieurs millions d’Américano-ghanéens ont une deuxième maison au Ghana sans compter le flux de capitaux qu’ils emmènent avec eux. Aujourd’hui les Ghanéens récoltent les fruits de cette politique et son en pole position pour le développement.

Le Mali, le Sénégal et aussi certains pays Asiatiques ont un ministère de la diaspora cependant qu’au Cameroun, faire partie de la diaspora ne vous met pas en odeur de sainteté avec le Gouvernement.

Après l’expose du Dr. Fomunyoh, les modérateurs George Coliney et Eric Chinje se sont relayés pour permettre á l’auditoire de « bombarder » Monsieur Afrique de leurs question.

Les échanges ont étés francs et ce que l’on peut retenir c’est que les Camerounais comprennent de plus en plus la nécessité de faire des compromis lorsqu’il y va de l’intérêt national et Mr. Afrique pense que le moment est venu de présenter au peuple camerounais en lutte, une nouvelle vision afin de lui redonner espoir car l’alternance est possible á condition de s’unir et de s’y mettre. En dépit du durcissement des régimes, le changement par la politique commence á faire chemin de marinière irréversible en Afrique et le Cameroun n’en sera pas épargné.

Ouverte par une prière Chrétienne, la cérémonie a été clôturée par une prière Musulmane.
Les organisateurs promettent de répéter ce scenario en mettant autres sommité Camerounaises autour de M. Afrique.

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